Springe direkt zu Inhalt

Lot-et-Garonne [45] (47)

1

Lot-et-Garonne [45] (47)

2

Agen,

inauguration de l’école : le 30 brumaire an 5 (20 novembre1796), ouverture : le 1er frimaire an 5 (21 novembre 1796), fermeture officielle : 1er germinal an 11 (22 mars 1803), mais les cours ne sont plus repris après août 1802.

3

Godailh, Jean Gaspard Julien

4

* le 6 février1763/1764 à La Meyrade (commune de Tournon), † le 9 octobre 1840 à Agen. 

5

Homme de lettres, économiste et homme politique. Il est d’abord capitaine d’artillerie. Bien que n’ayant été auparavant ni instituteur public ni particulier, il devient professeur de Grammaire générale à partir du 1er prairial an 4 (20 mai 1796). Godailh, qualifié de « très forte personnalité » (Luxembourg : 308), s’engage dans l’installation d’un pensionnat qui ouvre ses portes le 7 septembre 1798 et où les cours de Grammaire générale sont, entre autres, répétés. Il est remplacé le 30 juin 1800 par Vigué. Godailh est secrétaire général de la préfecture de Lot-et-Garonne du 23 avril 1800 au 12 octobre 1803, puis du 9 avril 1817 au 1er août 1820. En 1804 il devient député du corps législatif et reste dans cette fonction jusqu’en 1814. Il est maire de Penne de 1821 à 1827.

6

1. Lettre de Godailh adressée au ministre de l’Intérieur. 5 vendémiaire an 7 (26 septembre 1798). Ms., 4 pp. nn. (AN F17/1344/2). (Cette lettre accompagne l’envoi du Cours de Grammaire générale, voir 2.).

2. Godailh : Cours de Grammaire-gén.le [1798]. Ms., 137 pp. (AN F17/1344/2).

3. Règlement de l’École centrale d’Agen. 13 brumaire an 7 (3 novembre 1798). (Luxembourg : 316-320).

4. Extrait du procès-verbal de la séance du 8. Germinal, an Septième [28 mars 1799], composée des citoyens Palissoz, LaGrange, Daunou, Domergue, Tracy, Le Breton, Ginguené. Ms., 6 pp. nn. (AN F17/1339).

5. Lettre de Godailh adressée au ministre de l’Intérieur. 21 floréal an 7 (10 mai 1799). Ms., 2 pp. nn. (AN F17/1344/2). Réponse d’Ollitrault à la circulaire 4. Ms., s.d., 2 pp. nn. (AN F17/1344/2).

6.1

Voir 1., 5.

6.2

Voir 2., 3.

6.3

Réflexions sur l’accent prosodique. 1804 (Andrieu). Il collabore à la traduction des Affinités électives de Goethe publiée par Damaze de Raymond. 1810 (Andrieu).

6.4

Opinion de M. Godailh sur le projet de loi relatif à la liberté de la presse. Séance du 10 août 1814. Paris. 26 pp. [BN]. Opinion de M. de Godailh sur le projet de loi relatif à l’importation des fers étrangers. Séance du 4 octobre 1814. Paris. 18 pp. [BN]. Chambre des Députés. Observations sur les principes et sur quelques amendemens du projet de loi relatif à la restitution aux émigrés de leurs biens non vendus. Séance du 31 octobre 1814. Paris. 11 pp. [BN].

7

 

7.1

Les cours commencent chaque année le 10 brumaire (31 octobre ou 1 novembre) et finissent le 10 fructidor (27 ou 28 août) suivant. Godailh donne une leçon par jour, de 14 à 16 heures. Nombre d’élèves en l’an 5 : 6 de 16 à 18 ans, en l’an 6 : 15 du même âge, en l’an 7 : même nombre et même âge.

7.2

1. « Citoyen ministre

je vous transmets ci-joint, conformément à votre demande le cahier que jai dicté à mes éleves. vous y verrez que je nai pas cherché à en imposer en marquant par une nouvelle distribution et par de nouvelles expressions ce que Condillac avoit méthodiquement et clairement exposé. jai distingué par de lencre rouge quelques observations et quelques additions que jai faites. Telle remarque de Duclos vaut mieux que des []: je nai pas la prétention de comparer mes notes aux siennes, mais comme lui je préfere une observation nouvelle à de volumineuses compilations.

pressé par le tout, je me suis contenté de copier les titres des neuf premiers chapitres de la grammaire de Condillac, auxquels je nai rien trouvé à changer.

je pense quil seroit à désirer que chaque professeur abandonnant la prétention de faire un livre, se bornant à des observations, sur les parties imparfaites |[2] ou incomplettes, et quun grammairien fut choisi par le gouvernement ou par linstitut, et chargé de prendre dans ces cahiers ce qui sy trouveroit de bon, lajoutant à ce que nous avons de mieux dans les auteurs, il en fit un cours approprié aux écoles centrales. alors les professeurs dispensés de dicter des cahiers, ce qui leur prend un tems précieux et considérable, ne seroient occupés quà développer quà expliquer le livre qui seroit entre les mains de leurs éleves.

Mais pour faire des développemens qui ne peuvent être renfermés tous dans aucun cahier ni dans aucun traité approprié aux cours des écoles centrales, il faudroit que les professeurs puissent les puiser dans les meilleurs auteurs. Ceci me conduit naturellement à vous exposer citoyen ministre le dénuement des livres grammaticaux où se trouve la bibliotheque de notre école. jai cherché inutilement à me procurer pour mon compte les livres suivans qui manquent à cette bibliotheque:

 

1° La grammaire universelle de Beauzée

2° Le monde primitif de Court de Gebelin

3° Les œuvres philosophiques de ch. Bonnet

4° La Mécaniques des langues de Desbrosses

5° louvrage de Maupertuis sur les langues

6° La grammaire de Girard

|[3] 7° les leçons de grammaire données à lecole Normale

8° le journal de la langue française de Domergue.

 

Le cit. Letourneux a demandé aux professeurs des écoles centrales leur avis sur un plan dinstruction du cit. Thiébault dont il a envoyé un exemplaire à chaque école. il suffit ce me semble dun seul coup d[?oil] pour juger quune division aussi symétrique qui partage toutes les sciences en huit traités, qui demande six mois pour lexposition de chacun, et qui fait commencer indifféremment par le traité qui se trouve sur le tapis au moment de lentrée des nouveaux éleves, est absurde. aucune des parties enseignées dans les écoles centrales ny doit occuper quatre ans un jeune homme quon ne prétend point instruire à fond; un an doit suffire pour la grammaire générale et pour dautres cours. il est tout simple de perfectionner linstitution, en établissant autant de professeurs pour chaque partie quelle exigera dannées détudes: si par exemple il faut trois ans pour apprendre le latin, quon établisse trois professeurs dont un commencera chaque année et conduira les éleves jusquà la fin. cela vaut mieux ce me semble que dallonger certains cours par lhistoire de la science et des choses qui y sont encore plus étrangeres, et détruire toute méthode en faisant commencer une partie des éleves par le milieu, dautres par la fin.

Les écoles centrales attendent de vous citoyen ministre un réglement général qui fixe le mode et létendue de |[4] chaque cours, la durée des classes, celle des vacances etc. il règne sur tous ces points une diversité qui me paroit nuisible à linstruction et choquante pour les amis des sciences et de légalité qui voient des professeurs chargés des mêmes obligations les remplir dune maniere si variée.

Jose citoyen ministre vous témoigner en finissant la satisfaction quont éprouvée les amis des sciences et des arts, en vous voyant à la tête de ladministration chargée de les encourager. Dautres gens de lettres ont occupé le même ministere, aucun na jamais inspiré la même confiance. / Salut et respect / Godailh

p.s. je crois utile de vous rendre compte citoyen ministre, que chaque jour je fais ecrire à mes éleves quelques phrases adaptées aux leçons que je leur explique, et que je les charge de faire par écrit lanalyse tant des propositions que des mots que ces phrases renferment: jen analyse aussi très souvent devans et avec eux sur un tableau. Le sujet du prix de cette année a été une pareille analyse du commencement de lintroduction du voyage dAnarcharsis en Grèce. Godailh »

5. « Citoyen ministre.

jai reçu votre Lettre du [?5] floréal [24 avril 1799] dans laquelle vous avez bien voulu me donner au sujet de mon travail sur la Grammaire, un encouragement dont je suis infiniment flatté. vous me demandez en même tems de vous envoyer les cahiers d’après lesquels j’enseigne l’art de penser et l’art de raisonner.

j’ai l’honneur de vous rappêller qu’à la tête de la grammaire j’avais mis les titres de différens chapitres des leçons préliminaires de Condillac. Me contentant de faire copier ces chapitres à mes élèves, je leur exposais de vive voix toutes les parties de la logique qui par la liaison des matières se rapportaient à ces différens chapitres. vous sentez citoyen ministre que de cette maniere j’ai pu leur exposer en entier l’art de penser et celui de raisonner.

Ce n’est pas que je ne pense comme vous citoyen Ministre que je dois m’étendre davantage par écrit sur cette partie et qu’elle doit occuper au moins la moitié d’un cours de Grammaire-générale. Mais le peu de goût et de connaissances des élèves que j’ai vus jusqu’à présent ne leur donnant presque aucune prise sur ces matieres, leur desir bien prononcè, et la crainte de les voir se rebuter m’ont engagé à traiter ce sujet plus légèrement que je n’aurais voulu.

Cependant au commencement de l’an 6 j’eus trois élèves plus formés et dont le goût se portait plus particulièrement sur les sciences abstraites: je commençais |[2] avec eux un cours de Logique auquel mes autres élèves n’assistaient point quoique je les y invitasse. des circonstances etrangeres à l’école ayant empêché ces trois jeunes gens d’achever ce cours, mes cahiers que j’écrivais à mesure sont restés au point où il se trouvait alors. je vais, citoyen Ministre, travailler à les achever et j’éspere pouvoir vous les envoyer vers la fin des vacances. Les soins particuliers que la fin approchante de l’année scolaire me force de donner à mes éleves pour les mettre en état de paraître avec moins de desavantage au concours honorable que vous voulez ouvrir, ne me permettent pas de me livrer actuellement à la rédaction de la suite de mes Cahiers avec toute l’assiduité qu’elle demanderait pour être promptement terminée.

j’ose me flatter citoyen Ministre que le jugement que le conseil d’instruction en portera sera conforme à celui qu’il a porté sur la partie grammaticale; et que s’il ne me trouve pas créateur en ce genre, mérite qui est accordé à bien peu d’hommes, il trouvera du moins que dans le choix des idées exposées jusqu’à présent, je n’admets rien qui n’obtienne l’assentiment d’un esprit juste et d’une raison sévère; ce qui n’est pas toujours arrivé aux génies qui ont avancé la science. / Salut et respect / Godailh »

5. « il suit dans son cours le plan de Condillac, mais il en a modifié les détails et y a ajouté des développemens. »

7.3

Condillac.

8

4. Extrait du procès-verbal de la séance du 8. Germinal, an Septième [28 mars 1799], composée des citoyens Palissoz, LaGrange, Daunou, Domergue, Tracy, Le Breton, Ginguené. Ms., 6 pp. nn. (AN F17/1339).

4. « Le Conseil entend un Rapport sur les Cahiers du C. Godailh, Professeur de Grammaire G.ale à L’Ecole Centrale de Lot et Garonne. Le membre chargé de ce travail, a dit : Citoyens, jusqu’à présent, je ne vous ai parlé que de plans et de projets de cours. aujourd’huy, pour la première fois, j’ai à vous entretenir d’un ouvrage terminé. C’est celui du C.en Godailh, dont je vais vous rendre compte. Ce n’est point sans motif que je l’ai choisi pour le sujet de mon premier rapport, et voici les raisons qui m’ont déterminé.

La Grammaire G.ale, telle qu’on la professe actuellement dans les Ecoles françaises est pour ainsi dire une Science Neuve, ou du moins considérée sous un aspect tout nouveau. Les Cours dans lesquels on l’enseigne doivent contenir l’analyse de notre faculté de penser, le developpement des facultés particulières qui la composent, l’exposition des opérations intellectuelles par lesquelles sont engendrées toutes nos idées et nos sentiments l’histoire philosophique des signes qui nous aident à former nos idées et à les Communiquer, l’application de ces observations Générales à la langue française particulièrement |[2] enfin l’examen des Caractères de la Certitude et des moyens que nous avons d’y parvenir soit par l’observation, soit par la déduction. Ainsi ce seul cours renferme ceux d’idéologie, de Grammaire Générale de Grammaire française et de logique. On y doit trouver les bases fondamentales sur lesquels s’appuieront les Cours de Morale, d’Eloquence[,] de littérature et ceux des Diverses langues. il doit même ce me semble contenir les preuves de l’absurdité de la Théologie, de la Magie, et autres écarts de l’esprit humain, en un mot ouvrir tous les chemins vers la vérité et signaler les routes qui conduisent à l’erreur.

quand Chacune des parties de ce tableau, separément prise, n’aurait rien d’absolument neuf, son ensemble est certainement quelque chose de très nouveau dans l’enseignement, et de si nouveau qu’il n’est pas sur qu’il ait été saisi par tous ceux qui sont chargés de se présenter à la Génération qui s’élève. Il y a plus ; ce beau plan n’existe encor, dans son entier, que dans quelques têtes. nous n’avons aucun ouvrage qui l’expose complettement et didactiquement et qui puisse servir de Guide constans à l’instituteur et à l’étudiant. Si nous Connaissions un pareil traité, fut il très imparfait pourvu qu’il fut complet, je vous proposerais de l’envoyer à toutes les Ecoles Centrales ; de [] à l’examen de tout Cahier et de ne demander à chaque professeur que ses observations, ses réflexions et ses Critiques sur cet écrit fondamental qui serait regardé comme point de départ. Mais nous ne possédons point encor cet écrit qui serait pour ainsi dire l’état présent de la Science, et donc suivant moi, l’existence précède nécessairement toute espérance de progrès ultérieur dans l’enseignement, et même toute possibilité d’uniformité dans son état actuel. Je crois donc que votre premier desir est de faire naitre cet ouvrage précieux ; et que votre intention en examinant |[3] les divers Cahiers est de voir s’il en est de propre à remplir ce but ou du moins de susceptible d’y atteindre au moyen de quelques améliorations que vous indiqueriez à leurs auteurs. Pour exécuter ce projet il ne faut point tendre à une perfection chimérique, ni s’imaginer que le premier ouvrage complet en ce genre bannira de la Grammaire G.ale toute obscurité et toute difficulté. Il faut encor moins se flatter qu’il contienne un traité d’idéologie qui réunisse tous les suffrages et n’offre que des Principes si Constants qu’ils soient universellement avoués. il faut partir de l’état actuel des Connaissances humaines dans cette partie et prendre les hommes et les choses, au point où elles en sont.

independament de beaucoup d’autres observations, un coup d’œil jetté sur les Cahiers qui vous ont été envoyés suffit pour prouver qu’en général en France les Gens instruits dans Ces Matières sont au niveau du dégré d’avancement où Condillac a porté ses sueurs. Ce n’est sans doute pas être près de la perfection ; mais c’est être sur la route de la Vérité, et même y être avancé, si l’on compare Cet etat à tout Ce qui a précédé dans les Ecoles. quoiqu’il en soit, C’est là, si l’on peut se servir de cette expression, le taux Commun des bons esprits actuels. ceux qui restent en arriere me semblent audessous du niveau ; et ceux qui vont plus loin me paraissent supérieurs à leur tems.

Cette reflexion m’a fait une loi de Commencer par Vous entretenir du C. Godailh qui Suit pas à pas la Grammaire Générale de Condillac.

il Commence ses Cahiers par transcrire litteralement les titres des neuf premiers chapitres de Cette Grammaire, ajoutant qu’il se dispense de les Copier en entier parcequ’il n’y a rien trouvé à changer. Et tout le reste |[4] est encor une transcription fidèle de Condillac à Cela près de quelques abbréviations, quelques transpositions et quelques additions. Ainsi nous n’avons dans Ce cahier que la Grammaire de Condillac avec des nottes peu importants ou du moins ne changeant rien au fonds ni à l’ensemble de la Doctrine. Je crois que ce peu de mots suffit pour faire juger que l’ouvrage de C. Godailh ne mérite ni blame, ni éloges et qu’il y a peu de parts à en tirer pour l’avancement de la Science.

quant à l’enseignement dont Cet ouvrage est le texte, je pense par les raisons que j’ai dites qu’il doit être regardé Comme bon, eu egard à l’état actuel des Connaissances. et si les réflexions que je vous ai soumises à ce sujet sont justes, ce jugement ne peut être contesté par ceux même qui sont d’avis que l’on peut beaucoup perfectionner les idées de Condillac soit sous le rapport idéologique, soit sous le rapport grammatical. au moins ne peut on nier que le Cours de notre Professeur doit être mis audessus de tout ce qui s’enseignait en ce genre, dans les Ecoles publiques, avant la Révolution. Il me parait Cependant qu’on peut lui faire un reproche grave, c’est d’être incomplet, puisqu’il est borné à ce que renferme la Grammaire de Condillac. Car dans le Cours d’études de ce Célébre instituteur son art de parler ne vient qu’à la suite de ses leçons préliminaires, qui contiennent son traité d’idéologie ; et il est suivi de l’art de raisonner et de l’art de penser qui renferment proprement la logique. l’idéologie est l’introduction nécessaire, et la logique la conséquence naturelle de la Grammaire G.ale et particulière. Or si, Comme je le crois, les Chaires de Grammaire G.ale de nos Ecoles Centrales sont destinés à l’enseignement de toute Cette série d’idées, il s’ensuit évidemment que le C. Godailh n’a pas embrassé toute l’étendue de son Sujet. C’est, ce me semble, une refléxion essentielle à lui faire. |[5] après vous avoir parlé du Cahier et du Cours, il me resterait, Citoyens, pour completter mon rapport à vous entretenir du personnel du Professeur ; car il serait intéressant que vous connaissiez son age, son caractere, le dégré et le genre de son talent pour savoir quel pari vous en pouvez tirer pour l’amélioration de l’enseignement ou l’avancement de la science. en effet souvent un homme vaut mieux que ses écrits, et quelquefois il vaut moins, surtout comme professeur. mais sur ce point tout ce que je puis dire, c’est que dans ses nottes le C. Godailh parait judicieux et laborieux et que dans sa lettre au Ministre, il montre beaucoup de modestie et d’amour de ses devoirs joint à une grande simplicité.

je ne dois pas négliger d’observer que dans cette lettre il marque un vif desir qu’il soit fait un Reglements général qui fixe le mode et l’étendue de chaque cours, la durée des classes et je crois qu’il a raison.

Enfin je dois ajouter qu’il se plaint que son Ecole manque absolument de livres, et qu’il éprouve les plus grandes difficultés à se procurer pour son compte ceux dont il a besoin. Ceux qu’il regrette de ne pas avoir sont : la Grammaire universelle de Beauzée, le monde primitif de Court-de-Gebelin, les cours Philosophiques de Ch. Bonnet, la Mécanique des langues de Debrosses, l’ouvrage de Maupertuis sur les langues, la Grammaire de Girard, les leçons de Grammaire données à l’école normale et le journal de la langue française de Urbain Domergue. Vous jugerez s’il connait bien les sources où il doit puiser.

telles sont, Citoyens, les idées qu’a fait naitre en moi la lecture de cet ouvrage le premier dont j’ai l’honneur de vous rendre compte. je vous demande grace pour la longueur du Préambule de ce Rapport. j’ai du commencer par vous exposer mon plan de travail et l’esprit dans lequel je compte traiter mon sujet. je vous prie de me dire s’il remplit vos vues et s’il conduit au |[6] but que vous vous proposez. Je me feroi un devoir et un plaisir de profiter de vos observations et de me conformer à vos intentions. une fois que j’aurai une marche arrêtée, je me permettrai bien moins de digression. Il me suffira à chaque ouvrage que j’examinerai de notter en quoi il diffère des premiers qui m’auront passé sous les yeux et d’indiquer le parti qu’on en peut tirer jusqu’à ce que vous en ayez trouvé ou fait naitre une digne de servir de modèle. Je me trouverais bien heureux de vous avoir aidé à y parvenir.

Le Conseil, après avoir entendu ce rapport, arrête qu’Expédition en sera adressé au Ministre de l’Intérieur qui sera prié d’écrire au C.en Godailh pour en obtenir la partie de ses Cahiers qui doit traiter d’idéologie et de logique et qui, sous ce rapport, Complettera le Cours de Grammaire G.ale de ce Professeur, d’après Condillac même. »

10

Andrieu 1886 ; Luxembourg 1963 ; Revue de l’Agenais 2002.